Chères et chers ami·e·s
Pentecôte
« Quand le jour de la Pentecôte arriva, ils se trouvaient réunis tous ensemble.
Tout à coup il y eut un bruit qui venait du ciel comme le souffle d’un violent coup de vent : la maison où ils se tenaient en fut toute remplie. Alors leur apparurent comme des langues de feu qui se partageaient et il s’en posa sur chacun d’eux. Ils furent tous remplis d’Esprit Saint et se mirent à parler d’autres langues, comme l’Esprit leur donnait de s’exprimer ».
« Quand le jour de la Pentecôte arriva », il y a deux-mille ans, les gens qui « se trouvaient réunis tous ensemble », n’avaient pas vraiment imaginé ce qui allait arriver, ce qui allait leur arriver.
Nous ne savons pas ce qui s’est réellement passé dans le récit de la Pentecôte que Luc raconte dans le Livre des Actes : il n’y a pas de trace historique d’un tremblement de terre ou de feu tombé du ciel, comme le vivent depuis des mois les victimes des guerres en Ukraine et à Gaza ! …
Et, bien-sûr, la Pentecôte n’est pas un récit de guerre, bien au contraire !
Mais alors, que veut nous dire Luc, l’auteur de ce récit, en nous décrivant une telle scène aux allures cinématographiques ?
« Quand le jour de la Pentecôte arriva, ils se trouvaient réunis tous ensemble. » Et voilà que l’Esprit tombe littéralement sur ceux qui sont là, unis. Comment décrire l’action de l’Esprit ?
Ces langues de feu confèrent aux disciples le don de parler d’autres langues. Le jeu de mot est le même en grec qu’en français. Est-ce la fin de la belle unité ?
On ne peut s’empêcher de penser à l’histoire de la tour de Babel. Là aussi, les hommes étaient tous ensemble. Ils parlaient la même langue et leur grand projet avait été de « briqueter des briques » dans une unité totalitaire. Dieu est alors descendu pour semer la pagaille et brouiller les langues pour qu’ils ne puissent plus se comprendre. Le récit de Pentecôte est à l’opposé de Babel.
À Pentecôte, Dieu ne brouille pas : les langues diverses existent déjà. Mais les croyants reçoivent la conviction que l’Esprit parle toutes les langues.
Là où l’unité de Babel voulait mettre en œuvre ce qu’on appellerait aujourd’hui « la pensée unique », une idéologie totalitaire, l’Esprit nous assure que chaque peuple est visité par Dieu et qu’à travers l’irréductible pluralité des langues, l’humanité est unie par l’amour de Dieu.
L’Église est appelée à vivre ce don extraordinaire de l’unité dans la diversité. Joie pour les frères et les sœurs, différents les uns des autres, uniques, et pourtant unis par l’Esprit.
Que l’Esprit d’Amour de Dieu vous porte et vous réconforte !
Qu’il vous apporte un souffle de vie renouvelé !
Joyeuse Pentecôte !