Chères et chers ami·e·s
Difficile d’être chrétien
Être chrétien implique des réalités bien différentes selon l’endroit du monde où l’on habite. En effet, nombreux sont les pays dans lesquels choisir d’être chrétien signifie être persécuté. La persécution revêt plusieurs formes : parfois ce sont les États eux-mêmes qui interdisent les conversions sous peine de prison ou de mort (dans ce cas, la naissance détermine l’appartenance à une religion pour toute la vie), d’autres fois ce sont les familles ou l’entourage qui font pression par différents types de violences (violences économiques, discriminations, mariages forcés…).
Nos frères et sœurs chrétiens qui vivent leur foi sous la menace peuvent se sentir seuls et découragés, mais ils nous disent que lorsque nous prions pour eux alors ils sentent les effets de nos prières. Ils se raccrochent à l’idée que nous sommes une même famille dont les membres se soutiennent. Comment prier, quelles demandes adresser à Dieu face aux injustices et aux violences ? Nous pouvons par exemple reprendre les mots du poète dans le psaume 44 : « Interviens donc Seigneur, ! Ne reste pas sans réagir ! […] Agis, viens à notre {leur} aide ». Les chrétiens persécutés nous demandent aussi de prier pour que Dieu leur donne du courage et les aide à rester ferme dans leur foi malgré la tempête. Leur persévérance est un encouragement pour nous car ils nous montrent que la présence de Dieu dans leur vie est une chose précieuse, au-delà même du confort et de la sécurité. S’ils sont prêts à prendre des risques, c’est parce que l’amour de Dieu a transformé leur vie, leur identité et a rempli leur cœur. Si cela est vrai pour eux, cela est vrai pour nous aussi : nous sommes aimés et nous avons de la valeur.
Je finirai en racontant un souvenir, celui de la rencontre avec une vieille dame dans un pays où elle doit cacher qu’elle est chrétienne. L’image que je garde d’elle c’est celle d’une dame toute ridée et emmitouflée dans un châle de laine. Elle me raconte sa jeunesse, lorsqu’elle était belle et libre, l’avenir devant elle. Et le retournement de situation lorsque sa famille a découvert sa foi en Jésus : kidnappée par ses frères, elle a été affamée et terrorisée. Elle raconte ces souvenirs traumatisants ; le traducteur ne l’interrompt pas et la laisse narrer sa vie, je ne comprends donc pas tout. Mais je perçois une chose : c’est que, parfois, son visage s’illumine et je vois des étincelles brillantes dans ses yeux. Ce sont les moments où elle parle de Jésus, qu’elle se sent aimé de lui et qu’elle est heureuse de l’avoir dans sa vie.