Chères et chers ami·e·s
On demande un chanteur
La chanson occupe une place essentielle dans la vie de beaucoup de Français et c’est impressionnant de constater à quel point les artistes en concert voient leurs refrains repris par des milliers de spectateurs connaissant par cœur les paroles. Il ne s’agit pas seulement de divertissement. « Puisque tu pars » de Goldman sert de substitut de liturgie à nombre d’enterrements. Et nous pourrions intégrer à nos cantiques « Et si en plus y’a personne » d’Alain Souchon, pour exprimer le refus de tout dieu qui ne meurt pas sur une croix.
Sans parler de Brassens, la chanson populaire, les « tubes », ont su mettre en musique d’importants problèmes de société. Dans les années 1980, « L’Aziza » de Balavoine exprimait le rejet des discriminations, « Diego libre dans sa tête » de Berger l’opposition aux dictatures d’Amérique latine, « Foule sentimentale » (Souchon, toujours) les pièges de la société de consommation, « Miss Maggie » de Renaud fustigeait l’ultralibéralisme et ses ravages.
Certes, le rap est porteur de révoltes, mais il nous manque des chansons grand public qui mettent en mots et en rythme le refus de voir les immigrés transformés en boucs émissaires et l’inquiétude, la désespérance même, devant l’impact de plus en plus fort des idées de l’extrême droite. Nous en aurions pourtant bien besoin. On demande un chanteur, ou une chanteuse.
Extrait du billet de Jean Baubérot-Vincent, ancien professeur d’histoire et de sociologie de la laïcité, pour L’œil de Réforme
Osons être cigale pendant tout l’été, seul ou à plusieurs !
L’épître prend des vacances et récupère du souffle. Nous vous souhaitons un bel été, ressourçant, reposant, différent, …, et nous vous retrouverons avec plaisir au mois de septembre.