Ce dimanche, culte pour les endeuillés – (mais pas seulement !) : « De la mort à la vie – faire le deuil »
« Faire un travail de deuil », « faire son deuil » …
Ces expressions nous rappellent qu’il est nécessaire de reconnaître la perte que la mort occasionne, et de l’affronter, pour pouvoir ensuite se reconstruire.
Mais elles sonnent parfois comme des injonctions impossibles à accepter par celles et ceux qui viennent de perdre un être cher. Quand je suis ébranlé, quand j’aspire à une chose, me cacher au fond de ma maison, au fond de mon lit, au fond de moi-même, comment pourrais-je « faire un travail de deuil », comme quelque chose qui se déciderait, comme une bonne résolution que l’on prendrait ? Comment pourrais-je « faire mon deuil » comme s’il fallait tourner la page ?
Ces formulations ne reflètent-elles pas quelque peu le désir de nos sociétés d’oublier au plus vite la mort parce qu’elle nous dérange, qu’elle est difficile à accepter ?
Chacun vit la rupture à son rythme et l’intègre en son temps. Sur le chemin de deuil, il importe d’abord d’être reconnu dans sa peine. Dans la Bible, dans le livre de Ruth, Naomi, rentrant dans son pays après la mort de son mari et ses deux fils, réclame : « Ne m’appelez plus Naomi. Appelez-moi ‘Mara’, ‘Amère’, car je suis partie pleine et je reviens vide ». Naomi a raison : la mort de l’être aimé creuse en nous un grand vide. Le deuil nous laisse comme amputés d’une part de nous-mêmes. Par ce changement de nom, Naomi dit son désir d’être reconnue dans sa souffrance. Elle refuse que la vie reprenne comme avant, comme si rien ne s’était passé. Naomi nous interroge : quelle place, quel temps laissons-nous au deuil ?
Naomi n’est cependant pas seule : Ruth, sa belle-fille, l’accompagne. Ensemble, elles se relèveront. Un chemin de deuil, c’est un chemin difficile, fait d’avancées, mais aussi de retours en arrière, de longues stations sans plus avancer, mais un chemin tout de même.
Être en chemin, c’est être en vie. Avec cette béance en soi, mais aussi avec la présence des proches, l’attention des amis, le sourire des enfants, qui nous appellent à la vie. Le deuil est un processus intime, personnel, mais on peut partager ce qui donne sens à notre vie. La dimension collective, mieux : « communautaire » ! – est importante sur le chemin de deuil !
C’est le sens du culte – et particulièrement du « culte pour les endeuillés » – auquel nous vous invitons dimanche prochain.