C’est la question que Dieu pose à Job après avoir écouté sa plainte. Face aux épreuves qui l’accablent, c’est une bien étrange manière de répondre ! Dieu serait-il insensible aux souffrances des humains ? À moins que ce soit une manière de détourner le regard du malheur et des ténèbres pour l’orienter vers la lumière et l’émerveillement de la création ?
En ce début de mois de mai, nous pouvons observer autour de nous la nature qui renaît – une illustration « naturelle » de ce que signifie la Résurrection que nous venons de célébrer au culte de Pâques. Je suis, pour ma part, tous les ans de nouveau enchanté et émerveillé devant ce miracle de la création qui, malgré toute la maltraitance qu’elle subit de l’activité polluante humaine, renaît tous les ans de nouveau, laissant éclore d’innombrables bourgeons, fleurs des champs et feuillages des arbres dans les forêts.
Mon père, tout bon protestant qu’il était, n’allait pas souvent au culte (sauf quand l’orchestre de cuivres dont il était un membre actif et fidèle y accompagnait les cantiques). Il avait l’habitude de se lever à l’aube le dimanche matin pour se promener dans la forêt. La voix de Dieu, il l’entendait à travers le bruissement des branches des arbres. Le renouvellement de sa grâce et de sa fidélité, il le percevait à travers les rayons du soleil levant qui faisaient briller les feuilles des hêtres d’un vert vif. Sans doute entendait-il aussi derrière ses signes du renouvellement de la vie au printemps, cette promesse que Dieu a fait à Noé après le déluge : « Tant que la terre durera, semailles et moissons, froid et chaleur, été et hiver, jour et nuit jamais ne cesseront » (Genèse 9,22).
Au moment où j’écris ces lignes, j’apprends le décès de Katia, notre fidèle et très appréciée femme de ménage au Centre 72. Elle aimait beaucoup s’occuper des plantes et a su embellir et reverdir notre maison commune : ces plantes nous parlerons longtemps de Katia. En les admirant, nous pourrons dire notre reconnaissance pour la vie de Katia et tout ce qu’elle nous a apporté.