Organisée avec des paroisses catholiques de Levallois, Courbevoie, et Asnières, notre fête de la Création a eu lieu dimanche 19 octobre à l’école Sainte-Marie de Neuilly. Toutes ces communautés participent comme la nôtre du label Eglise Verte. Le thème retenu pour cette fête 2025 visait mettre en lumière le lien intime entre notre foi au jour le jour et un autre regard sur la création pour entendre la clameur du vivant et faire valoir l’aspiration à la justice. Au terme d’une journée riche et variée, notre pasteure, Gwenaël, a animé la célébration œcuménique préparée avec une petite équipe, pour conclure la journée avec Ésaïe 32,14-18 et Philippiens 4,5-7.
Dès le commencement, Dieu nous a confié le jardin de la terre et notre frère, pour en prendre soin, semer la paix. Mais nous sommes devenus étrangers les uns aux autres, à la Création de Dieu, et à notre être véritable. Notre avidité et nos instincts destructeurs ont brisé nos relations avec Lui, avec les autres, et avec la Terre. « Le palais est abandonné, la ville bruyante est désertée, le quartier de l’Ofel ainsi que la tour de guet sont devenus pour toujours des terrains vagues où se plaisent les ânes sauvages et où paissent les troupeaux ». Les champs devenus stériles ; la pollution est généralisée ; des communautés florissantes sont devenues des lieux de souffrance ; la terre pousse un cri.
Ésaïe annonce une paix qui naît de la justice ; Paul parle d’une paix de Dieu qui dépasse toute compréhension. Ces deux paroles se répondent et nous invitent à chercher où la paix de Dieu prend racine dans la justice — une justice non pas seulement humaine, mais ouverte à toute la Création.
Dieu relèvera. Et il relève déjà, à travers qui sait regarder, dénoncer les injustices, encourager, prendre soin. Car il ne relève pas seul. Un verger a besoin de jardinier, et la promesse a besoin de nos mains. Car la paix ne vient pas d’un ciel tranquille, mais d’une terre où le projet de Dieu trouve, ou retrouve, sa place. Être juste, c’est être l’humain créé par Dieu, aimé par lui sans condition, mu par ce regard d’amour lui donne la force d’aller, d’inventer, de servir.
La promesse s’accomplit en chemin. Elle ne cesse de mettre le monde en marche à travers friches et vergers. Aux carrefours des chemins, on rencontre des voix qui dénoncent l’avidité, des cercles de silence qui se dressent pour protéger l’autre, le vivant, des intelligences qui créent d’autres systèmes de relations et d’échange, des mains qui sèment des graines d’espérance.
Parfois nos pieds passent par des friches, parfois nos bouches se régalent de fruits du verger. Tout cela constitue notre vie. Que feront les enfants de demain, que verront-ils autour d’eux… des friches, des immeubles, des vergers ? Peut-être un peu de tout ça… Peut-être sauront-ils mieux que nous trouver l’équilibre pour avancer au pas de Dieu.
Alors vous aussi, comme les quelques 80 participants de cette célébration mémorable, prenez quelques instants pour vous demander quels sont pour vous les palais et les villes abandonnées aujourd’hui ? Que pourriez-vous abandonner pour mieux respecter et la Création ? Où sont dans votre vie, dans nos communautés, les « terres incultes qui deviennent verger » ?
Et bienvenue lors de la fête de la Création 2026, à l’automne prochain !