Chères et chers ami·e·s
L’Église Protestante Unie de France a lancé en juin un grand sondage afin de mieux comprendre nos visions, aspirations et attentes. Un certain nombre d’entre vous ont répondu. Parmi les questions posées l’enquête sollicite notre avis sur la pertinence, la nécessité, le courage, … des prises de position publiques de notre Église.
L’Église doit-elle prendre position sur les questions d’actualité sociale et de société (justice sociale, immigration, fin de vie, avortement, sexualité, environnement, identité, …) ?
L’Église doit-elle prendre position sur les questions politiques et économiques ?
La foi chrétienne doit-elle se traduire dans un engagement social ?
Des chrétiens et chrétiennes engagés sur le terrain ont tenu à organiser le rassemblement festif et familial « Justice & Espérance » à Paris le 23 juin pour s’exprimer dans l’espace public et rappeler que la liberté, l’égalité et la fraternité sont les seuls chemins à emprunter ensemble pour une société juste.
Nous sommes invités dimanche 30 juin à nous rendre aux urnes pour une prise de parole personnelle et confidentielle qui est nécessaire au bien commun.
De son temps, Jésus ne s’est pas beaucoup exprimé sur des questions politiques. Il l’a fait une fois de façon explicite, lorsqu’il est interpellé par « quelques Pharisiens et quelques Hérodiens » qui, « pour le prendre au piège » lui posent la question : « Est-il permis, oui ou non, de payer le tribut à César ? » Il s’agit ici de la question de « payer des impôts », autrement dit de reconnaître aux instances de l’État une certaine autorité. Nous connaissons la réponse de Jésus, devenue célèbre, « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu » (Marc chapitre 12, versets 13 à 17).
Jésus admet et reconnaît aux instances politiques une certaine autorité sur la vie quotidienne des humains, c’est-à-dire pour tout ce qui concerne l’organisation politique et sociale de la vie dont le but est de régler le « vivre ensemble » au sein d’un État, d’une société. Cependant, il s’oppose, au nom de Dieu, à toute prétention des instances politiques d’avoir autorité aussi sur les questions religieuses, spirituelles et éthiques.
Quand des mouvements politiques ou un gouvernement cherchent à instaurer une société où seulement une partie de la population serait considérée comme « digne » d’avoir droit à la « citoyenneté », le chrétien est appelé à s’y opposer – comme le faisait, en son temps en Allemagne, l’Église Confessante.
Appelons le souffle de l’Esprit-Saint pour nous éclairer : « Viens Saint-Esprit sur cette génération. Viens Saint-Esprit embraser les nations. »