Ensemble N°57 Billet biblique Ce qui (se) compte

«Ensemble», le journal de l’Église Protestante Unie d’Argenteuil, Asnières, Bois-Colombes, Colombes

Balade arithmétique

 

Dans le texte de Mathieu 22, 34-40 sur « Le double commandement de l’amour », faut-il comprendre un seul commandement, 2 commandements équivalents ou bien distincts (comme les 2 jambes d’un être humain qui marche), ou 3 commandements (aimer Dieu, aimer son prochain, s’aimer soi-même).

Ainsi dans la Bible s’égrènent de nombreux chiffres

6 jours pour la Création suivi d’1 jour de repos pour contempler

5 pains et 2 poissons : la multiplication à l’infini, symbole d’abondance

12 tribus d’Israël

 

nombrer ?

On peut s’interroger sur ces chiffres et ces nombres : comment fonctionnent-ils ? que dénombrent-ils exactement ? Ou bien sont-ils symboliques de l’innombrable ? Peut-être désignent-ils l’insaisissable ?  En effet personne ne peut prétendre mesurer et chiffrer l’œuvre de Dieu. De même qu’aucun nom donné à Dieu et au Christ ne peut prétendre le définir.

 

Dieu va-t-il à la fin de notre vie comptabiliser nos actes, nos gestes, nos paroles ? Nous avons compris que non et que nous sommes justifiés par la Grâce.

 

Au moment de Noël, on peut se rappeler le recensement ordonné par Auguste et le départ de Marie et Joseph pour Bethléem. Pour le Roi Hérode, recenser c’est reprendre les choses en main et savoir sur quoi il peut compter.

 

Et nous, sommes-nous tentés, comme David qui recense à son tour le nombre de tribus et d’hommes, de compter sur ce que Dieu nous donne ? la force, la sécurité, la protection, ou bien acceptons nous de compter sur Dieu lui-même ? sur Dieu qui est Amour sans mesure ?

Sommes-nous capables d’accueillir cette relation avec Dieu, sommes-nous remplis de ce désir de relation d’amour avec Dieu ? Sommes-nous les ouvriers qui demandent à travailler à la vigne pour une pièce d’or qui est cette rencontre avec Dieu ?

Et nous-mêmes, est-ce que nous apprenons à donner sans compter, sans attendre de retour ?

 

Dieu sait il compter ?

En Jésus, Dieu sème sans compter, il sème son amour partout, en chaque homme, en chaque femme, il est patient et ne se lasse pas. Il ne se soucie pas à l’avance de calculer le rendement. Il sait qu’il a tout donné et qu’il n’a plus aucune graine dans son tablier. Jésus, semeur et semence de Dieu, est ce grain vivant, mort et enterré, pour porter du fruit.

 

Dieu n’est pas un Dieu qui compte et qui demande sans cesse des comptes. C’est un Dieu qui compte sur nous : non pas comme sur un vaste troupeau chaque jour recompté. Mais sur chacun, à ses yeux unique et infini à la fois, comme Jésus, le Fils Unique, qui est tout pour lui.

Et si Dieu ne savait pas compter ? Ni additionner, ni soustraire, encore moins diviser. Tout juste peut-être multiplier, mais toujours par l’infini, ce qui n’est jamais chiffrable, comme pardonner « jusqu’à soixante-dix-sept fois sept fois ».

 

                                                                                                          Claire Amiraux

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