ENSEMBLE N° 48 Billet biblique Transports d’aujourd’hui

«Ensemble», le journal de l’Église Protestante Unie d’Argenteuil, Asnières, Bois-Colombes, Colombes

Quelle place occupe la marche dans la Bible ?

La marche est partout présente dans la Bible et pour une première raison très simple : elle est le principal moyen de locomotion dans l’Orient antique, rares étant ceux qui possèdent un cheval ou un char, comme le haut fonctionnaire éthiopien que l’apôtre Philippe rejoint sur la route de Gaza (Actes 8).

Toutefois, la marche n’est pas seulement un élément de récit, elle prend dans la Bible une signification théologique. Qu’elle soit déclenchée par un appel, comme Abraham partant pour la Terre de la promesse, ou que ce soit une fuite, tel le prophète Élie pourchassé par la reine Jézabel ; que ce soit la marche des patriarches, bergers nomades conduisant leurs troupeaux au puits, la quête de Tobie qui recouvrera les dettes de son père et trouvera son épouse Sarah, l’errance du peuple hébreu pendant quarante ans au désert, ou encore les pérégrinations de Jésus en Galilée annonçant le Royaume…, la marche dans la Bible est toujours le lieu privilégié de la rencontre : avec soi, avec les autres et, par-dessus tout, avec Dieu. En se mettant en route, l’homme apprend à se connaître lui-même. L’appel à partir, adressé par Dieu à Abraham, “lekh lekha”, peut se traduire par : “Pars vers toi”. Marcher vers la Terre promise, c’est marcher vers sa propre terre. Marche physique mais aussi marche intérieure au cours de laquelle Abraham découvre sa propre identité et sa vocation. Et lorsqu’il s’installe en Terre promise, le peuple hébreu est appelé à continuer à marcher au pas de Dieu :« Marche en ma présence et sois parfait », dit Dieu à Abraham (Genèse 17,1). La « Torah », la loi, signifie d’ailleurs en hébreu « chemin à suivre ».

Dans le Nouveau Testament, le Christ se présente lui-même comme le « chemin » et ses disciples, dans les Actes des apôtres, désigneront par le mot « Voie » la façon de vivre son enseignement et se laisser façonner par lui.

Pour la Bible, la vocation de l’homme est d’être en marche, en mouvement, en vie. L’un des sens possibles du mot Hébreux renvoie d’ailleurs vers l’errance : Avar signifie passer. Dans la Bible, se mettre en marche, c’est partir vers la vie. Humaniser la terre. Dès qu’il s’arrête, cela se passe mal. L’une des paroles les plus fondamentales de Jésus annonçant le Royaume est, de fait, cet appel lancé au paralytique : « Lève-toi et marche. »

Andreas Seyboldt

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