Ensemble n° 54 Edito « Pas de rebut pour les déchets »

«Ensemble», le journal de l’Église Protestante Unie d’Argenteuil, Asnières, Bois-Colombes, Colombes

LE TRI DES DÉCHETS, UN GESTE « NATUREL » ?

En 1983, avec des copains, nous avons traversé la Bulgarie en vélo. Dans une épicerie de village, nous avions aperçu, sur une étagère presque vide, plusieurs pots en verre remplis de yaourts. Dans une petite caisse en bas de l’étagère, étaient empilés plusieurs de ces pots de verre vides. À notre question, ce qu’il comptait faire de ces pots vides, l’épicier répondait que c’étaient des pots consignés qui servaient à être de nouveau remplis de yaourts – non pas pour des raisons écologiques, mais parce que le verre était précieux.

En Allemagne, le tri des déchets commence à être pratiqué au début des années 80. Des associations écologiques, plus radicales encore, militent pour le « zéro-emballage ». Le mot d’ordre en est : « Le tri de déchets, c’est bien – éviter à produire des déchets, c’est encore mieux ! » Vingt ans plus tard, le ministre de l’environnement du premier gouvernement fédéral « Rouge – Vert », une coalition entre le parti des Verts et celui du SPD (=équivalent du PS en France), porte comme surnom « ministre consigne-de-canettes » : il avait, en effet, introduit une consigne pour les canettes – qui existe toujours !

En France, en 1884, Eugène Poubelle, préfet du département de la Seine, invente la poubelle. Il prévoit déjà la collecte sélective : trois boîtes à déchets sont obligatoires, une pour les matières putrescibles ou organiques, une pour les papiers et les chiffons et une dernière pour le verre, la faïence et les coquilles d’huîtres, selon l’arrêté publié le 24 novembre. Mais ce règlement n’est que partiellement respecté et il faudra attendre près d’un siècle pour que le tri soit mis en place en France en 1974, à la suite des chocs pétroliers de 1973.

En conclusion :

Le Tri des déchets n’est pas une invention du mouvement écologique récent. Il a bien existé avant et part de la conscience que la matière première, les ressources naturelles de la planète ne sont pas infinies, mais limitées, et donc précieuses.

Il nécessite, à la foi, une volonté politique, et une pédagogie qui, si elle est bien appliquée, peut devenir une habitude : un geste naturel !

 

Andreas Seyboldt, pasteur.

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