
Des parenthèses dans l’agenda
Avec l’arrivée de l’été, la vie change de rythme. Elle est marquée par des rituels saisonniers : les premiers dîners en terrasse, les petits coups de pinceau, la cueillette des framboises… Chacun a ses habitudes qui jalonnent le passage à cette saison de chaleur et de congés, un temps propice à la décélération (peut-être).
Pourtant, l’été rime aussi pour beaucoup avec l’achat du nouvel agenda, projection rassurante. On y note réunions, immanquables et rendez-vous… L’heure du Tetris n’a pas encore sonné, mais notre tendance à tout planifier est bien là.
Mais à quel moment réservons-nous des plages libres ? Non seulement pour éviter de courir, mais surtout pour laisser l’imprévu, le véritable événement, jaillir dans notre vie ?
C’est dans cet espace de liberté que l’imprévu peut surgir, offrant d’inattendues occasions de vivre l’instant présent. La spécificité de l’événement est de jaillir, de nous rejoindre. Si nos dates fixées sont des avènements – des moments que nous rejoignons – l’événement, lui, a besoin d’espace vide pour se révéler pleinement.
Garder de la place dans l’agenda, c’est lâcher le contrôle et accepter qu’il y a de la vie dans le « ne rien faire ». Il ne s’agit plus de « prendre son temps », mais d’habiter la vie hors d’un temps cadré, de saisir les possibles qui viennent à notre rencontre.
Dans cet espace libre, nous pouvons entendre le chant d’un oiseau, les rires des enfants du centre-aéré, nous laisser porter par une conversation impromptue, ou simplement être là.
Alors, profitons de cet été pour nous reposer et apprendre à mettre des parenthèses dans nos agendas. Les mois à venir en seront d’autant plus riches, remplis non seulement de rendez-vous planifiés, mais aussi d’une vie plus pleine d’imprévus et d’inattendus.
Pasteure Gwenaël Boulet